Encerclé de ses cinq tables de travail dans son atelier de Val-David, l’artiste René Derouin est au cœur de son écosystème de création : des dessins, des esquisses, des notes, des dossiers d’archives et son ordinateur. Jour après jour, ses espaces de travail se transforment au hasard de ses intuitions. Certains matins, en regardant l’une des tables, une œuvre lui apparaît.
Malgré toutes ses escapades de création au bout du monde, le camp de base de l’artiste se trouve dans les bois des Laurentides, à Val-David, dans cette maison qu’il a lui-même imaginée et construite il y a plusieurs dizaine d’années.
Il y travaille en silence avec son assistante. Ces jours-ci, inspiré par son plus récent périple mexicain, il poursuit de manière disciplinée son travail de création. Sa nouvelle exposition, Rapaces, va se retrouver dans trois galeries cette année.
Je suis comme une éponge. Au Mexique, j’ai absordé les bateaux, les pêcheurs, les poissons… On dirait que ça rentre à l’intérieur de moi, puis aujourd’hui, je les dessine facilement.
Entrevue avec René Derouin dans son atelier, mars 2016
Cette quête du dépaysement a commencé en 1955. À l’âge de 19 ans, René Derouin quittait la maison familiale de Longue-Pointe, un quartier ouvrier de l’est de Montréal pour se rendre en autobus vers la ville intrigante de Mexico. Il laissait derrière lui une famille inquiète et cette vue sur le Fleuve Saint-Laurent qui viendrait plus tard ponctuer son œuvre. Ce voyage confrontant donnait le coup d’envoi à une carrière qui n’a pas cessé de s’épanouir.
Sa manière d’aborder l’art m’inspire beaucoup. Loin du cliché de l’artiste tourmenté à la vie chaotique, René Derouin s’impose une immense discipline de travail, mais surtout une démarche calculée, généralement inspirée du monde qui l’entoure. C’est un observateur. Il est attentif à notre monde.
Libre. Tel est le mot qui me vient aussi en tête lorsque je pense à cet artiste. Il fait partie de ces gens qu’on rencontre et qui nous transcendent immédiatement par le regard singulier qu’ils posent sur le monde et par leur énergie pour l’améliorer. On les écouterait parler pendant des heures pour s’abreuver de leurs interrogations, de leurs constats, de leurs expériences de vie.
Je vous offre donc cette courte vidéo. Il s’agit des balbutiements d’un projet documentaire que j’ai amorcé avec cet important artiste québécois. Si vous ne le connaissiez pas, courez explorer davantage son œuvre.
Mr Derouin …je l’aie vu travailler …ayant fréquentée les ateliers à Val David en 1980 -81 – j’ai toujours admiré son oeuvre ….j’ai visité le site …je le re-découvre aujourd’hui … avec joie ….merci pour ce vidéo .. Céline Gilbert de St.Ferréol- les Neiges Qué.
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